Jean-Pierre Brancourt – « Reine du monde » ou gourgandine, l’opinion publique au XVIIIe siècle
Jean-Pierre Brancourt – « Reine du monde » ou gourgandine, l’opinion publique au XVIIIe siècle
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Titre du numéro : L’opinion publique
Date : février 1984
pages : pp.19-38
Résumé
La seconde moitié du XVIII » siècle français a vu le paroxysme de l’attaque irréligieuse : en 1748 parurent le premier volume de !’Histoire naturelle de Buffon et la Lettre sur les aveugles de Diderot, en 1750, le Discours sur les Sciences de Rousseau, en 1751, le premier volume de l’Encyclopédie dont Diderot a formulé le programme sans ambiguïté : « 0 nature, souveraine de tous les êtres, et vous, ses filles adorables, vertu, raison, vérité, soyez à jamais nos seules divi- nités. » Dans les années qui suivirent, Voltaire et ses amis, pour les besoins de leur assaut contre l’Eglise, transformèrent certains procès criminels en affaires scandaleuses : c’est pendant cette période que les allusions, voire les recours, à l’opinion publique se multiplièrent : Diderot, Chamfort (1), Rousseau (2), Voltaire (3), puis Raynal (4), la proclamèrent « la reine du monde » et ils déplacèrent ce règne ou s’en félicitèrent selon qu’ils étaient, ou non, parvenus à subjuguer cette « souveraine ».